samedi 29 août 2009

La groupie du pianiste

Il est un pianiste de réputation mondiale, elle est une petite jeune femme de Vienne, éperdument amoureuse. Elle fera tout pour qu'il la remarque. Il la remarquera. Ils passeront une seule nuit ensemble. Il l'oubliera. Elle cultivera passionnément son souvenir. Se sentant mourir, elle lui écrit une longue lettre, qu'il lit attentivement. Elle lui fait le récit de sa passion unique, dévorante…
Les voici dans une sorte de manège, très viennois. Nous sommes dans l'émerveillement du cinéma, dans son illusion maîtrisée, révélée et toujours fascinante. Cette jeune femme court à sa perte, avec la ferveur d'une enfant endormie.
Joan Fontaine, Louis Jourdan forment ce couple d'une seule rencontre.
Max Ophüls dirige cette tragédie légère, tirée d'un roman de Stefan Zweig, adapté par Howard Koch.
Vers la fin, sortez vos mouchoirs…



12 commentaires:

L'Anonymalienne a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Emilie a dit…

Les histoires d'amour finissent mal en général !
Cette nouvelle de Zweig est ma préférée, avec Amok ...

Patrick Mandon a dit…

En général, oui, elles finissent mal. Il faut bien s'accorder le plaisir d'une illusion plus ou moins maîtrisée.
Mais l'amitié, Émilie, dure ! L'amitié nous est indispensable. Elle nous constitue aussi fermement que notre besoin d'amour. Il est des amitiés inconfortables, des amitiés comme des défis, nerveuses, inquiètes : ce sont les plus rares. Avec elles, nous allons un peu plus loin que là où porte notre ombre…

Anonyme a dit…

J'ai beaucoup aimé aussi de Zweig "Voyage dans le passé" tout récemment traduit de l'allemand. Un homme, une femme, une rencontre, mais le sort par ironie en décide autrement. Un chassé-croisé des sentiments qui ne résisteront pas au temps.
La "lettre d'une inconnue", je l'ai entamé mais ce monologue m'a un peu désespérée..je le garde au chaud pour plus tard. Il me semble que le héros dans le livre est écrivain et non musicien ?

corinne

Saul a dit…

il avait écrit aussi un très bon "Joseph Fouché"

Patrick Mandon a dit…

Corinanonyme, figurez-vous que je suis précisément en train de lire «Voyage dans le passé». Quand je l'aurai terminé, je vous en parlerai plus en détail. Il me semble, par ailleurs, que vous aviez un sujet d'article…
Pour «Lettre à une inconnue», si vous ne connaissez pas le film, je vous en prie, essayez de vous le procurer. Vous allez adorer. Munissez-vous de mouchoir en papier.
Saul, en effet Zweig était un grand amoureux de la France, et un bon connaisseur de son Histoire. Mais ce qu'il connaissait par-dessus tout, c'était le cœur des femmes.
Au fait, Saul, vous ne deviez pas penser à un sujet d'article ?

Saul a dit…

Patrick,
si j' en ai un, j' ai fait je ne sais combien de brouillons, mais pas satisfaisant..alors tout jeté et je repars sur une base saine, concis et ( très ) court je pense.
juste un refrain : )

Anonyme a dit…

Patrick, en ce moment je n'ai pas trop le coeur à l'écriture intimiste. Mais j'ai découvert récemment un autre visage, celui de mon grand-père maternel un inconnu pour moi, décédé quelques jours avant ma naissance, un résistant, un héros anonyme pourtant maintes fois médaillé après guerre. Des souvenirs enfouis, des anecdotes que ma maman m'a relatés sur mon insistance, sans chronologie,un peu difficile de s'y retrouver. Cela complique encore mes tentatives de recherche identitaire (sourire)! Il était chargé dans un réseau du Nord de la France de s'occuper des prisonniers évadés, de leur faire des papiers, et d'assurer leur sécurité.

corinne

nadia a dit…

Je rentre de Prague et de Bucarest. Si vous voulez mes dernières impressions de "ma ville" qui l'est un peu moins qu'avant, elles vous attendent. Et vous saurez même pourquoi.

nadia a dit…

Je vous salue tous bien sûr, Patrick, Emilie, Saul, Corinne. Dans l'ordre ou le désordre, je vous salue et vous embrasse.

Emilie a dit…

Bonjour, ou plutôt bonne nuit, vous tous!

Envoyez vos textes à Patrick et qu'on les lise, ça va être génial ! Je me mets à parler comme les djeuns... demain, ou plutôt tout à l'heure, c'est la rentrée.

Bises à tous et toutes.A bientôt de vous lire.

Patrick Mandon a dit…

Corinne, je suis absolument certain que vous possédez la clef de sol, par laquelle vous ferez entendre votre «petite musique». L'écriture est un plaisir solitaire, la perception d'une lueur lointaine, d'où proviennent des sons comme une rumeur vaguement articulée… Pour ma part, je suis persuadé que notre identité commune, c'est la brume.
Saul, vous avez eu l'expression précise : «juste un refrain». C'est exactement ce qu'il vous faut extraire !
Pensons à Émilie, qui rencontre les parents et les élèves, deux raisons d'espérer… ou de perdre espoir. Et saluons Nadia, notre correspondante sur le front européen, qui nous prépare une belle surprise. Paul, de son coté, ne saurait plus tarder.
Et, bientôt, une nouvelle édition des lettres de et à la marquise de Beauregard…
«Tous les garçons», quelque peu assoupi, retrouve sa vigueur.