mardi 8 septembre 2009

Dernier étage














Escalier de secours
Il faudra se souvenir que Paris fit mieux qu'accueillir les musiciens noirs américains
, dans les années cinquante. Il s'agira de s'en souvenir plus tard, quand tout ira mal. Et l'on se rappellera qu'un metteur en scène, issu de la grande bourgeoisie française, suggéra à Miles Davis d'écrire une musique pour un film. Ce dernier s'enferma dans une salle de projection. Il eut également une histoire d'amour avec une brune piquante nommée Juliette Gréco.
La nouvelle vague, le jazz, la déambulation d'une femme amoureuse dans les rues de Paris, désemparée, la poisse du petit matin, les contorsions d'un assassin coincé dans un ascenseur… Il n'y a pas d'amour heureux, mais c'est leur amour !

Ascenseur pour l'échafaud, film de Louis Malle, avec Jeanne Moreau, Elga Andersen,
Yori Bertin, Maurice Ronet, Lino Ventura, Georges Poujouly,
Scénario de Roger Nimier et Louis Malle
Musique de Miles Davis (9,99 € chez Pixmania !)


12 commentaires:

Anonyme a dit…

Et avec Nimier en co-scénariste, comme voulez-vous que ce ne soit pas un chef d'oeuvre. Je me souviens comme si c'était hier de la première fois. Au ciné club de mon collège entre "Quand passent les cigognes" et "Les ferrets de la reine". Je souhaitais désespérément que les amants assassins s'en sortent, que le piège infernal ne se referme pas. Aucune morale.

Patrick Mandon a dit…

Nadia, avec Maurice Ronet dans un ascenseur, quelle femme ne souhaiterait pas qu'il tombât en panne (l'ascenseur) ?

Anonyme a dit…

S'il tombe en panne, je me pâme (toujours l'ascenseur).

Emilie a dit…

On ne peut oublier non plus les duos-duels Delon / Ronet dans "La piscine" et "Plein soleil". Chaque fois,c'est le premier qui tue le second.Mais j'ai toujours préféré Maurice...plus troublant.

Patrick Mandon a dit…

Chaque fois Delon est dominé, mais dissimulé, et Ronet, dominant, mais «solaire». Il me semble que le trouble émane plus de la personne de Delon. Il est comme une eau qui dort…
Dans la vie, Ronet était vraiment épatant. Il avait organisé, à Paris, une festival du cinéma de droite ! Dans les années soixante dix ! C'était la droite buissonnière, insolente, guérie de sa sénilité d'avant-guerre. Je me rappelle avoir vu une adaptation au cinéma, par ses soins, de Bartleby, une nouvelle d'Herman Melville. Le caricaturiste Cabu, certes graphiquement très doué, mais par ailleurs infantile et d'une insupportable intransigeance de vieil écologiste, l'avait «croqué» en dur un peu beauf et borné du cinéma français !
Son allure, sa nonchalance, sa gentille ironie, sa distance avec le vedettariat, tout cela le constitue. Un jeune homme élégant dont on a perdu le modèle.

Anonyme a dit…

Il n'était pas bon d'être de droite dans les années 70, quand l'URSS incarnait encore une alternative crédible et que les groupes d'extrême-gauche revendiquaient la violence pour changer la vie, en bénéficiant d'une certaine forme de complaisance intellectuelle. C'était l'époque où il était plus sexy d'avoir tort avec Sartre que raison avec Aron.
Apparemment Delon et Ronet avaient échappé à l'uniformité ambiante. Mais je préfère la mouvance Ronet, plus claire, moins ambigüe. Delon, je le sens toujours limite. Limite voyou, limite mauvais garçon, limite pas net.
Dans le genre acteur, élégant et de droite aujourd'hui... Bernard Giraudeau ?

Emilie a dit…

Certes Delon m'a toujours paru un garçon trouble, mais j'ai toujours été troublée par Ronet, ce qui est différent. Son regard et sa voix. C'est ce que je voulais dire, les amis...!

Patrick Mandon a dit…

7e étage, Maurice Ronet prend l'ascenseur. Au 6e, Nadia l'appelle. Au 5e, Émilie l'attend. Entre les 4e et 3e étages, l'ascenseur s'arrête. Au rez-de-chaussée, les quelques personnes présentes constatant la panne, appellent le gardien. Cependant, Émilie et Nadia, ne perdent pas de temps. Elles entourent Maurice de leurs soins les plus attentifs. Nadia lui fait un «roucoulement roumain», savante manière d'imiter le chant du pigeon la bouche pleine, tandis qu'Émilie l'initie aux saveurs orientales des «lèvres kabyles», un baiser très habile qui transforme la langue en «feu follet»….Entre deux soupirs, Maurice murmure : «Ah ! j'allais à l'échafaud, et c'est l'extase !».
À vous, la suite !

Anonyme a dit…

Vous me laissez le temps de me remettre de mon "roman gingurit", de reprendre mes esprits, d'avaler surtout (il nous manque une marée mandiarguesque en arrière-plan, mais ne de-mandons pas l'impossible, vous nous avez placés dans un ascenseur) et je reviens.

Patrick Mandon a dit…

«roman gingurit»
Je comprends le roumain !

Anonyme a dit…

Méfiez vous des faux amis !

Patrick Mandon a dit…

Mauvaise langue !