samedi 24 octobre 2009

Brando sur le trottoir

Regardez bien cet entretien avec le grand Marlon. Il s'exprime en français, dans les rues de New York. Tout commence très bien, Brando fait des efforts, il s'applique, il est sérieux. Puis, un événement se produit. La question : était-ce prémédité ou spontané ?


Marlon Brando interview en francais à la grande epoque


Imaginez ! Brando jeune, dans votre chambre, dans un maillot de corps moulant…
Dans cette scène, il est en compagnie de Blanche Dubois (Vivien Leigh), c'est évidemment un peu plus compliqué. Et puis, Tennessee Williams veille sur leur destinée : il y a mis tout ce qu'il sait du Sud, de sa chaleur moite, de la frustration, de la maladie mentale, du désir.
«On a tous quelque chose en nous de Tenessee…»






Ces quelques extraits du Dernier Tango. Bouchez-vous les oreilles ou supprimez le son, un importun a cru pouvoir substituer sa musique à la partition originale de Gato Barbieri. Je les ai choisis parce que Brando y apparaît dans toute la beauté blessée, crépusculaire, de ses cinquante ans. Je vous recommande les premières images. Il est vêtu du fameux manteau en cachemire sur un pull à col en V. Il se dirige vers l'appartement où tout va commencer entre Maria Schneider et lui. En ce lieu, il dira qu'il n'a pas de nom, pas d'identité. Il exigera le même anonymat de sa partenaire. Au jeu du sexe, c'est lui qui perdra : le loup viendra bêler auprès de la jeune femme, soudain bien embarrassée…
Note : ce blog connaît quelques difficultés technologiques, que je ne m'explique pas. Ce qui se trouve habituellement à droite, s'est glissé sous les messages… bug !


27 commentaires:

Emilie a dit…

Prémédité, mon cher Watson !

Patrick Mandon a dit…

C'est possible, ma cousine, c'est possible. Sinon, même cravaté, rasé de près, beau mec, non ?

Anonyme a dit…

Moi c'est en toge dans Jules César que je le préfère... Le discours après l'assassinat de son mentor, quand il retourne la foule qui gronde... J'en ai encore la chair de poule. Personne ne porte aussi bien la toge que lui, c'est un jugement définitif.

Patrick Mandon a dit…

Heureuse, Nadia ?

Patrick Mandon a dit…

Émilie, dans le fil "La hiérarchie d'un imbécile ou les deux font la paire", un certain Nebo vous interpelle. Je n'ai pas bien compris.

Corinne a dit…

J'opte pour la spontanéité. Mais je le préfère en voyou, la mèche rebelle, l'oeil ténébreux. Cravaté il a l'air un peu emprunté. Un beau mec, sans aucun doute.

Patrick Mandon a dit…

Corinne, oui, en Tshirt, baigné de sueur, ou en blouson de cuir, dans l'un des plus beaux films jamais réalisés : Sur les quais.
Il y avait chez lui une aptitude à la souffrance, voire à l'humiliation qu'a fort bien compris (et utilisé) Bertolucci.

Anonyme a dit…

Patrick, je rentre tout juste du divin songe d'une nuit d'été au globe theater (vous savez, celui où l'on est debout pendant 2 heures en plein air avec les jambes qui vous rentrent dans le cou), et je trouve Marc-Antoine chez les Nomades. Ma Shakespeare night est complète, mais Brando nous manque vraiment. Il a le masque d'un acteur antique.

Emilie a dit…

Et puis, il y a cette candeur dans son sourire et dans ses yeux de dur-doux...Plus et mieux que beau !

Patrick Mandon a dit…

CQFD : Brando, au contraire de Delon, fait l'unanimité. Essayons de savoir pourquoi : Brando, très sexe, très sueur, très sale ? Brando fragile, fêlé, farouche ?

Anonyme a dit…

C'est ce côté voyou ambigu pas toujours très net qui gêne un peu chez Delon. Même en voyou Brando reste réglo.

Emilie a dit…

brando, fragile, fêlé, farouche, DOOONC... très sexe !

Patrick Mandon a dit…

Émilie : «fragile, fêlé, farouche, DOOONC... très sexe !»
On approche !

Corinne a dit…

Brando, plus que l'âme du mâle, c'est l'animal qui nous emballe !

Patrick Mandon a dit…

[…]
Quel cri en moi, quel animal
Je tue, ou quelle créature ?
Au nom du bien au nom du mal
Seuls le savent ceux qui se turent
[…]
Louis Aragon; Les poètes, extrait

Corinne a dit…

Les poètes ont toujours raison..
Merci Patrick de ce rappel ! La lutte intestine de l'homme contre la bête.
.."La souffrance enfante les songes
Comme une ruche ses abeilles
L'homme crie où son fer le ronge
Et sa plaie engendre un soleil
Plus beau que les anciens mensonges"..
(autre extrait)
Chez Brando, le soleil est sombre, mais beau.

Patrick Mandon a dit…

Notre part animale n'est pas nécessairement pleine de hideuses choses. Elle nous donne aussi une imagination sauvage, qui nous sort parfois des plus mauvais pas, ou bien nous souffle des réflexes, des postures, des dispositions d'esprit merveilleusement étonnantes…
Note : je déplore la disparition de votre photographie.

Corinne a dit…

..Ne serait-ce que l'instinct de survie !
ps : j'ai remis une photo, nous verrons bien si ça fonctionne !

Patrick Mandon a dit…

Corinne, vous avez placé une autre photographie, mais nous n'avons rien perdu au change.
En un peu plus de trois mois, ce blog a accueilli près de 2000 visiteurs. Certes, ils ne sont pas restés, mais enfin, ce n'est pas si mal pour un lieu si caché, si secret. J'attribue cela essentiellement à la qualité de vos articles et interventions, et aux portraits des jolies femmes qui peuplent cet endroit.

Anonyme a dit…

2000 ! Ciel, comment savoir s'il ne s'agit pas de 2000 fois le même, mordu,fanatique et légèrement inquiétant ? Qui que vous soyiez, dévoilez vous, nous le valons bien !
A moins que 2000 personnes masquées et muettes ne nous encerclent, ce qui n'est guère plus rassurant. Foin de syndrôme Fort alamo, ce blog ne ressemble à aucun autre, Patrick, vous avez fait des jaloux.

Emilie a dit…

2000 ! Mon dieu,les filles, recoiffons-nous, sourions, on nous regarde !Mais qui sont ces admirateurs avides, ces contemplateurs curieux, ces serpents qui peut-être sifflent sur nos têtes ?
Il va donc falloir faire attention à ce que je dis, que je me tienne correctement, que je m'applique !

Patrick Mandon a dit…

Ou bien, 2000 fois le même jaloux !

Patrick Mandon a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Patrick Mandon a dit…

Ne changez rien, surtout, mesdames. Un petit raccord de rouge à lèvres, c'est tout.

Anonyme a dit…

Patrick, ils nous aimeront comme nous sommes !

Oscar a dit…

Je ne peux jamais voir Brando, acteur exceptionnel bien sûr, sans penser avec tristesse à tout le tragique qui a peu à peu détruit sa vie;

un charisme et une émotion latente vibrent en lui, quasiment en permanence.

Je ne vois parmi ses "successeurs" que Christopher Walken qui ait eu une aura comparable, très particulière et tout aussi originale.

Patrick Mandon a dit…

« […] tout le tragique qui a peu à peu détruit sa vie.».
C'est exactement cela, Oscar, une lente marche vers la tragédie. Brando portait en lui le malheur. Il en avait peut être le goût. Mais quelle puissance, quelle présence physique, quel impact visuel !