mardi 16 mars 2010

Il fait beau comme en avril

Pour illustrer ce jour particulier, où l'on enterre Jean Ferrat, quelques photographies et la chanson Caruso, interprétée par son créateur, Lucio Dalla, à Verone. Le fameux ténor sicilien, Enrico Caruso, attend la mort à Sorrento, entre les souvenirs et l'éblouissement de la Méditerranée (la traduction de la chanson présente de grandes difficultés, auxquelles je ne me confronterai pas. Les images et les sentiments s'y bousculent. C'est bouleversant !)

L'air de Paris, ce matin, était doux ; aux Tuileries, les filles et les garçons s'offraient aux premiers rayons chauds du soleil. On vit, on aime, on meurt, c'est dramatique et banal.

Je déteste, par ailleurs, l'image de M. Huchon (les vacances de M. Perhuchon !) au bras de Cécile Duflot à Aubervilliers. Je redoute l'alliance des Verts et du PS, leur petite cuisine du Bien relevée de réalisme. J'éprouve une sorte d'effroi devant la perspective qui s'ouvre devant moi : Paris, ma ville grise, mon encanaillée, ma jolie môme aux courbes affolantes, livrée au délire de ces jardiniers exécrables ! Je n'attends rien du parti socialiste, et je redoute tout des Verts. La France qu'ils fabriquent ne me plaît pas.

Une anecdote amusante et plutôt à mon avantage (c'est pourquoi j'en fais état) : au cours de cette séance de prise de vues, un homme m'a aperçu en train de photographier sa femme. Il a crié dans ma direction, en me menaçant du poing : «Pas photo ! Pas photo !». J'ai obtempéré, en lui donnant, d'un geste aimable et un peu moqueur, un baiser, pour lui faire comprendre que j'acceptais son point de vue. Mais c'est qu'il l'a très mal pris ! Furieux, il s'est dirigé vers moi d'un pas pressé, et il m'a d'abord apostrophé d'un «Pédé !» sonore. Puis il a voulu me frapper. J'ai paré le coup, posé mon sac et je me suis mis en garde, comme je l'ai appris pendant mes séances de boxe. Il a lancé bien maladroitement sa jambe en avant, mais, s'il n'avait pas l'esprit léger, il avait le pied trop lourd. Ensuite, je l'ai senti bien désemparé, presque désarmé. Mais, comme il se montrait encore agressif, j'ai frôlé son menton d'un crochet du droit, à peine appuyé ; une caresse un peu rude… Déséquilibré, il a reculé de plusieurs pas, en m'injuriant de plus belle. Un type est arrivé, qui s'est interposé, et l'a entraîné au loin. J'ai entendu mon agresseur dire à notre «arbitre» : «C'est un pédé ; il a voulu m'embrasser !». J'ai beaucoup ri de la situation et de sa conclusion. Le nombre de fois où je me suis fait traiter de pédé ! Réputation tout à fait usurpée ! Quelques minutes après, je recevais un appel d'un ami suédois, à qui j'ai rapporté le petit événement. Connaissant mon tempérament, il ne s'est pas étonné, mais il m'a recommandé de faire attention.
Je ne cherche pas la bagarre mais, quand elle arrive, je ne la fuis pas, surtout si je vois que j'ai mes chances… Dans un affrontement aux poings, je suis un excellent poids moyen, mais je crains le couteau. Depuis plusieurs mois, je sens monter la violence physique.

Photographies © PM




















10 commentaires:

Anonyme a dit…

Elle ne me plait pas plus qu'à vous cher Patrick. Huchon et Duflot, ce n'est pas "le crime au bras du vice", mais une alliance beaucoup moins épicée et médiocrement de circonstance. Une bonne nouvelle néanmoins, le sinistre F-haine est hors jeu en Ile de France.

Patrick Mandon a dit…

Oui, lady N, je suis d'accord, mais avouez qu'une France partagée entre le grignotage Front national (résultats conséquents dans le Sud et le Nord) et le projet «Vercialiste» n'a rien de réjouissant.
Note : pendant que vous interveniez, j'ai augmenté mon texte d'une anecdote un peu ridicule, qui vous amusera, et j'ai ajouté quelques photographies.

Corinne a dit…

Merci de ne pas nous avoir servi Bocelli en lieu et place de cette superbe version interprétée par son auteur. Votre printemps, ce n'est pas celui de Boticelli mais j'aime toujours autant vos photographies 'sur le vif'.. Cependant Patrick prenez garde vous-même à ne pas l'être trop !
Quant au mariage pas très heureux du vert et du rouge, il ne me dit pas grand-chose, l'un des deux s'en trouvera forcément marri ou marron.

Patrick Mandon a dit…

Ah, ce pauvre Andrea Bocelli ! Non vraiment, la meilleure version, bien supérieure même à celle de Pavarotti, demeure celle de Lucio Dalla. Il en fait une vraie chanson populaire, de variété, et la sert d'une voix italienne des faubourgs, avec ce qu'il convient de brûlure et de «vulgarité».
Cheveux d'encre, avez-vous suivi l'échange savoureux entre l'adorable et impertinente Tanya et le coruscant Mandon ? Cela s'est terminé par un poème de mirliton américain, dont Avigdor Lieberman fait les frais !

Corinne a dit…

J'ai suivi Patrick. Comme vous, ce type ne me plaît pas du tout.. J'avoue avoir de la peine à en rire, même si votre tirade ne manquait pas de sel ! Cet ours préfère le fiel au miel, and money instead honey too ! Mais il est loin de faire l'unanimité et se débat en ce moment avec la police israëlienne pour une affaire de détournement de fonds. Espérons que dans le camp d'en face ils soient aussi impartial avec leurs mauvais éléments !

Corinne a dit…

.."impartiaux" !

Anonyme a dit…

L'épouse du malotru figure t-elle parmi ces clichés ravissants ? Corinne a raison mon ami, faites attention, à défier ces imbéciles, vous finirez par prendre un vilain coup. Je le dis souvent au consul qui,comme vous, a l'inconscience des esprits moqueurs. Vous maniez la dérision et l'ironie, ils jouent du surin plus souvent qu'à leur tour.

Patrick Mandon a dit…

Non, Lady N, l'épouse ne figure pas ici.
Cette petite comédie est plaisante, mais il est vrai qu'il me semble bien que la violence individuelle, plutôt gratuite, gagne du terrain.

Anonyme a dit…

Happy Saint Patrick's day to you ! Je suppose que vous êtes tout de vert vêtu aujourd'hui, cher rescapé des Claridge's follies !

Patrick Mandon a dit…

Ah, j'ai beaucoup aimé l'intermède londonien et notre halte au Claridge's ! Quant à mon saint… Encore un garçon qui s'appelle Patrick !