lundi 13 septembre 2010

Métamorphose












Cet homme s'appelle Daniel Emilfork (1924-2006). Je l'ai vu, au théâtre, dan un spectacle autour de Kafka, il y a bien longtemps, au TNS (Strasbourg), mis en scène par André Engel : souvenir très flou de la pièce, mais très fort d'Emilfork, naturellement fragile, diaphane, recroquevillé dans une sorte de «métamorphose» impressionnante. Bien sûr, je le revis à Paris. D'ailleurs, il n'avait cessé de hanter mon imagination, depuis mon enfance.
Il saisissait les objets comme pour les dérober, non pas à son profit, mais au réel. Il semblait posséder un pouvoir surnaturel, ou bien une habileté supérieure. Quand il était là, l'espace procédait de lui, de sa capacité à en former l'apparence et les limites.
L'écrivain François Jonquet est parvenu à fonder une amitié brève mais forte avec Daniel Emilfork. Immédiatement après la mort du comédien, il a écrit un témoignage passionnant sur cet étrange enchanteur. Si l'on est sensible, on pleurera à la lecture de certains passages, et l'on se réjouira à chaque moment. (François Jonquet, Daniel, Sabine Wespieser éditeur)

«[…] Renée Saurel, la critique des Temps modernes, la traductrice d'Odön von Horvath, la compagne de Jacques Lemarchand, morte il y a quinze ans. Celle qui aimait cet acteur en lançant à la cantonade : «Emilfork, tu ne peux pas lui donner d'âge...» Et encore : «Ce rastaquouère, je l'adore...», et qui avait compris, dès les débuts chez Claude Régy et Tania Balachova, années 50, que ce corps d'angles, plein de dents et de gestes vifs, aurait un destin hors norme.» (Mathilde La Bardonnie).

Les trois portraits ci-dessus sont de François-Marie Banier, écrivain, photographe justement réputé à l'étranger, méconnu en France, aussi à l'aise et attentif dans une loge de concierge que dans un appartement de la rive gauche. Sa très brillante conversation, la beauté de ses traits lorsqu'il était jeune, son talent vrai lui ont ouvert bien des cœurs et des portes. Il est mêlé à un scandale retentissant, qui fait trembler le gouvernement.

2 commentaires:

Vincent Deyveaux a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Vincent Deyveaux a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.