mercredi 6 octobre 2010

M. Girard, fabricant de scandales et de sacs à main

On apprend que l'exposition des photographies de Larry Clark, qui a pour cadre le Musée d'art moderne, sera interdite aux moins de dix-huit ans. Ce qui retient mon attention, c'est ceci : la ville de Paris, son maire, son adjoint aux affaires culturelles sont responsables de ce scandale. Et ils le sont à la manière, biaisée, de cette affreuse gauche, qui dirige désormais nos modes de vie et nos consciences. Georges Pompidou avait, en matière d'art moderne, un goût plus sûr et un courage plus affirmé !
M. Christophe Girard, baigneur des bords de Seine et maroquinier pro-chinois, prétend que la mesure d'interdiction a été prise par respect de la loi sur la protection de la jeunesse. Le public ne s'est pas prononcé. Et pour cause, l'exposition n'est pas encore ouverte. M. Girard, cultureux de métier, marchand de sacs à main de profession, se retranche devant un scandale qui n'existe pas. Ce faisant, il réduit encore un peu la part de liberté des français et des parisiens. Il est pire qu'un père-la-pudeur à l'ancienne, il est respectueux d'une vertu qui ne s'est point offusquée. Cette engeance de gauche domine désormais nos villes. Demain, elle aura tous les pouvoirs. Elle a fabriqué une droite, pour servir à ses ambitions. La droite n'est plus qu'une projection de la gauche.
Je les compisse toutes deux !

Photo PM




12 commentaires:

Joël H. a dit…

Qu'est-ce que c'est minable, quand on y pense : tout le monde peut voir ces images, les films et les livres (le si poignant Tulsa, en particulier - encore effrayant 40 ans après sa sortie) sont en vente libre, c'est exposé dans tous les musées du monde (j'ai vu je m'en souviens Tulsa il y a près de 20 ans au MoMA - chez ces culs-bénis parait-il d'américains)... et ces petits messieurs interdisent préventivement - et au nom de la liberté.

Corinne a dit…

Oui, il serait grand temps que les "mou-pensants" cessent de penser à notre place et à celle de nos enfants. Le pire est que nos ados sont si peu rebelles aujourd'hui qu'ils ne s'y précipiteront pas ne serait-ce que pour braver l'interdiction.

JMT a dit…

"Cette engeance de gauche domine désormais nos villes. Demain, elle aura tous les pouvoirs."
J'admire votre optimisme, cher Patrick ! Elle détient tous les (maléfiques) pouvoirs, et depuis longtemps.

Et si vous m'acceptez, je me joins à vous pour compisser, lansquiner et lissebroquer.

Amitiés. (quel beau mot !, quel beau sentiment !)

Vincent Deyveaux a dit…

Un garçon et une fille qui s'embrassent! et le Marais se lève comme un seul homme.

Corinne a dit…

C'est d'autant plus ridicule et hypocrite que la plupart de ces photographies sont visibles sur le net, en vrac, sans aucun accompagnement expliquant la démarche de l'artiste.

Patrick Mandon a dit…

Bien sûr, M. Jo, cette affaire est minable ! De prétendus «rebelles» d'institution invitent un artiste très singulier. Ils savent que cet homme n'a cessé d'explorer le monde de l'adolescence et de la première jeunesse, le plus souvent suscité par une certaine déshérence sociale, affective, morale. Cet artiste saisit, chez ses personnages, des moments fondamentaux, constitutifs à la fois de l'humanité partagée par tous et de la singularité de leur mode de vie. Parmi ces moments, bien sûr, il y a la nudité, les caresses, le désir… Tout cela, nous le savons depuis que nous connaissons l'admirable travail de Larry Clark. Qu'il aime et désire les corps adolescents, c'est son affaire. Nous n'avons pas eu connaissance d'une quelconque mise en examen de Clarke pour une affaire de mœurs avec des jeunes. Au contraire, il lui fallu démontrer une grande pudeur et une belle franchise pour s'approcher autant de l'intimité des filles et des garçons.
Ces hypocrites professionnels de la révolte et de la provocation subventionnée, qui hantent les couloirs du ministère de la Culture et ceux de l'Hôtel de ville de Paris, sont seuls responsables de notre régression artistique et du ridicule moralisateur qui blesse Paris.
Voici un extrait des récentes déclaration du petit baigneur des quais de la Seine, du maroquinier de luxe pro-chinois, Christophe Girard :
"Nous avons préféré interdire l'exposition aux mineurs, pour permettre à Larry Clark de montrer ses oeuvres en toute liberté (…) À l'avenir, il faut se battre pour modifier la loi de 2007. Puisque la loi est devenue très sévère, soyons radicaux ! "

M. Girard, censeur en chef et précautionneux petit marquis de la chose culturel en appelle à la radicalité ! C'est à mourir de rire, ou de dépit !

Emmanuel Pierrat, avocat des deux commissaires de l'exposition "Présumés innocents", a repris vertement ce Monsieur à talons rouges : "Le contexte juridique n'a pas changé. La loi de 2007 n'a fait que durcir une législation existante. Quant au contexte idéologique, c'est le même depuis dix ans. En fait, la Mairie de Paris s'est fait peur. Surtout, elle donne un mauvais signal de jurisprudence aux autres lieux d'art contemporain."
C'est un mensonge, dont j'éprouve l'épaisse réalité depuis bien longtemps, que de prétendre que nous sommes le pays de la liberté d'expression ! M. Girard, parangon de vertu de la nouvelle bourgeoisie faussement audacieuse, nous ridiculise.
Corinne, j'aime beaucoup l'expression «mou-pensants» ; quand à la phrase brève de Lettres de Moscou, elle vaut son pesant d'ironie cruelle et pertinente, surtout quand on connaît la population du Marais, où habite M. Girard.
JMT, vous êtes ici comme chez vous.
Bravo à tous !

Patrick Mandon a dit…

On lira : «[…] il lui falluT démontrer» ; «[…] des récentes déclarationS» ; «[…]petit marquis de la chose culturelLE»

Anonyme a dit…

L'esthétiquement correct et les pères la fausse pudeur n'ont pas encore gagné, le photographie audacieux ira exposer sous d'autres cieux et Paris s'enfoncera un peu plus dans ce vers quoi il tend, un musée à ciel ouverte, une ville morte, une Prague de l'Ouest. Merci à Delanöë, un peu moins de culture vivante, un peu plus de fausses fêtes.

Anonyme a dit…

Le photographe et le ciel ouvert... Je parle de plus en plus comme Jane Birkin, c'est épouvantable.

Patrick Mandon a dit…

Oui, Nadia, c'est rageant parce que c'est artificiel. Cette bande de cultureux a pris les devants, afin de fabriquer un faux scandale. Les parisiens, historiquement, n'ont jamais supporté la censure pour ce genre de raison. Ce sont les enculturés de la mairie de Paris, les enverdurés, toute cette terrible engeance socialisante, qui nous ont réduit à cet état de population ridicule. Je connais nombre de gens de gauche qui ne les supportent plus.
La manœuvre du représentant en sacs à main luxueux est énorme : pour de misérables raisons politiciennes, pour ne pas gâcher les chances du successeur socialiste de l'actuel maire, par crainte d'une querelle improbable autour de la sexualité des ados, de la délinquance, voire de la pédophilie, ces voyous en Dolce Gabana font mine de veiller sur la morale publique, tout en se plaignant des lois contraignantes. Le parti socialiste dénonce la chasse aux Roms mais les expulse de leurs misérables campements, le parti socialiste ne s'effraie pas que des maires socialistes réservent des horaires «musulmans» pour les femmes, dans des piscines laïques. Le parti socialiste dénonce le recul de l'État, mais y a pris largement sa part. Ce qui nous attend est une créature terrifiante, dont les coutures bâclées laisseront apparaître des morceaux de DSK, de Martine Aubry et de Jean Sarkozy.

Anonyme a dit…

Et encore, Jean Sarkozy dont les responsabilités restent modestes et la responsabilité plutôt symbolique quoique pitoyable, n'est pas le pire de votre bancale bande d'arroseurs arrosés. Il n'est qu'un misérable symptôme, DSK et l'avenante Aubry ont pour la France des projets qui ne me disent rien qui vaille.

Patrick Mandon a dit…

Vous avez raison, Nadia, mas j'a trouvé que la présence de Jean Sarkozy ferait supérieurement incongru !