vendredi 7 janvier 2011

Loin de Paris 1

























Il était, parmi les premiers photographes du XXe siècle, peut-être l'œil à la fois le plus artiste et le plus perçant, mais on ne lui avait jamais consacré l'exposition qu'il méritait : l'injustice a été réparée par le musée du Jeu de paume (jardin des Tuileries). Hongrois de Budapest, américain de nationalité, français, et surtout parisien de cœur, d'esprit, d'imaginaire, André Kertész (1894-1985) est méconnu et l'objet d'un malentendu. On l'assimile tantôt au surréalisme, tantôt au réalisme, et l'on ne lui attribue aucune photographie précise, alors que deux de ses clichés au moins sont connus dans le monde entier. Je crois me souvenir qu'à son propos, Francis Carco a justement parlé de «fantastique social». Les éléments comme les sentiments simples, passés au crible de son regard, renouvellent l'impression que nous croyons avoir du réel.
Il semble que cet homme secret s'amusait, malgré une sorte de dépression chronique, à révéler les postures étranges et les formes merveilleuses de la vie ordinaire…


Photographie : PM

(Commissaires de l'exposition, Michel Frizot et Annie-Laure Wanaverbecq, organisée avec le concours de l’Institut hongrois de Paris.)

1 commentaire:

Joël H. a dit…

Oui !

Il a été aussi un des premiers à photographier les villages perdus de Savoie, et leurs habitants, dans les années 30 (un livre chez La Fontaine de Siloë.
Et les photos de New York, de sa fenêtre...

J.