mardi 1 mars 2011

Evans for ever




(Je salue l'arrivée parmi nous de Saint-Loup, homme secret, qui pratique l'esprit de curiosité avec le raffinement d'un prince du XVIIe siècle…)

Au vrai, l'origine de Londonderry Air, demeura longtemps mystérieuse. On sait qu'il était populaire, à la manière d'un chant “patriotique”, ou de rappel des origines, chez les irlandais d'Amérique, qui forment une communauté très importante. On distingue, je crois, la mélodie proprement dite, et les paroles :
(Oh Danny boy, the pipes, the pipes are calling
From glen to glen, and down the mountain side
The summer's gone, and all the flowers are dying
'Tis you, 'tis you must go and I must bide […])
écrites par un auteur de chanson fameux : Frederick Edward Weatherly (1848-1929). Ceux qui veulent en savoir plus, se rendront à cette adresse (en anglais) : http://www.standingstones.com/dannyboy.html.
À propos du grand Bill Evans, je veux, une fois de plus, souligner l'influence de la musique française de la fin du XIXe siècle, et du début du XXe, sur les compositeurs et instrumentistes de jazz. Il me semble que je ne dirai jamais combien les sensibilités de ces deux genres s'accordèrent, pour former les sons modernes. Je crois aussi me souvenir que Bill Evans suivit, à Paris, le cours de Nadia Boulanger (1887-1979), dont le rôle fut essentiel dans la carrière de nombreux solistes. Sœur de Lili, compositrice douée, disparue très jeune (1893-1918), fille de Ernest, lui-même compositeur (1815-1900), Nadia Boulanger semblait détenir la clef du mystère mélodique et rythmique français, si important dans l'histoire de la musique. Je sens que je deviens ennuyeux ; je voulais simplement dire que l'humanité, à la fin, ne se résumera pas aux atroces représentations de Mouammar Kadhafi.
Écoutez à l'adresse http://www.ireland-information.com/downloads/midi/dannyboy.mid, la version originale de Londonderry Air, comparez avec l'interprétation de Bill Evans, et jurez-moi que vous ne voyez pas, dans la grâce d'un pianiste de jazz, l'inspiration de Debussy !

2 commentaires:

Pierre a dit…

Doit-on dire Bill Evance ou Bill Eveunse? Seul Michel Petrucciani qui l'aimait tant aurait pu nous le dire. Dommage. Chez Billy donc, c'est toujours limpide, aérien. Jamais lourdingue. Inventif mais pas appliqué. Chez Billy, on peut aussi claquer des doigts, taper du pied ou donner des baisers.
C'est même fait pour ça.

Patrick Mandon a dit…

Heureux de vous revoir, beau gosse ! En effet, Bill n'était ni compliqué ni lourdingue, il suffit d'entendre la métamorphose sonore qu'il fait subir ici à la mélodie irlandaise d'origine : d'un chant simple, il fait un morceau de jazz.