mercredi 18 janvier 2012

Un air ni gai ni entraînant

Il n'est en rien original de dire que Kathleen Ferrier fut la plus émouvante contralto du XXe siècle. Sa voix n'a pas d'équivalent, ne ressemble à aucune autre ; elle est identifiable immédiatement. Le chef d'orchestre Bruno Walter l'aimait beaucoup et l'accompagna parfois au piano (elle-même jouait remarquablement de cet instrument). Mais c'est surtout dans les œuvres de Gustav Malher - que Walter avait connu, soutenu, admiré -, que leur collaboration fut éblouissante. Lui au pupitre, elle au chant, ils donnèrent une interprétation de « Das Lied von der Erde », et de « Kindertotenlieder », qui arracherait des larmes à un psychopathe, pour peu que celui-ci consente à compenser sa dangereuse et totale absence de surmoi par un brin de mélancolie.

La voici dans un lied de notre vénéré Franz Schubert, sur un poème de Friedrich Rückert « Du bist die Ruh' ».
« Tu est la paix,
Tu es le repos,
Tu es langueur,
Et ce qui l'efface… »

Je sais, ce n'est pas gai, ni entraînant, mais ce soir, tel est mon état d'esprit !


1 commentaire:

Anna Valenn a dit…

à bas les diktats, et vive la liberté, le droit aussi de désespérer