mardi 16 octobre 2012

Retour sur le pont

Il n'est pas de désarroi plus grand que celui d'un homme, vêtu d'un manteau de cachemire, marchant sur un pont et sous le métro aérien, à Paris, sur le point d'être dépassé par une jolie jeune femme.



















Il n'est pas de curiosité plus furtive que celle de cette même jeune femme, se retournant sur l'homme vêtu de cachemire.

























Il n'est pas de solitude plus douloureuse que celle de l'homme en cachemire, perdu dans son tourment.
















Il n'est pas d'étreinte plus passionnée, plus brutale que celle de ces deux êtres réunis par le hasard, dans un appartement vide.

















Photographies extraites du film Le dernier tango à Paris, de Bernardo Bertolucci (1972), avec Maria Schneider et Marlon Brando


Ci-après, des images très rares de Marlon Brando, en compagnie de Montgomery Clift. Tous deux sont jeunes, délurés, heureux. Cela ne durera pas ; l'un et l'autre trouveront bientôt une pente « naturelle », qui les mènera à l'inconfort de vivre et au malheur d'être né.





On en saura plus encore ici et là…  Le fantôme du métro aérien 1Le fantôme du métro aérien 2Le fantôme du métro aérien 3Marlon B, for Lady Tanya, and for all Tous les garçons' ladies

Enfin, on écoutera ceci . La voix du grand Marchand a un peu vieilli, mais elle a pris une patine toute de caresse et de satin. On la croirait venue d'un faubourg de Buenos-Aires.

3 commentaires:

Nuagesneuf a dit…

Un peu "cioranesque" Patrick ?...

Il n'empêche. La 404 de la seconde photo fait bien pâle figure comparée à la DS 21 noire de la première photo qui de surcroît nous glisse une œillade avec son clignotant !


Quand au manteau de cachemire, il semble bien être un Ermenegildo Zegna, reconnaissable à sa coupe parfaite et intemporelle. De quoi survivre un temps à l'inconvénient d'être né !

Patrick Mandon a dit…

« […] Ermenegildo Zegna, reconnaissable à sa coupe parfaite et intemporelle. »
J'accorde une grande confiance à votre jugement, mon cher Jean-Michel, même si mon propre manteau de cachemire, de « coupe parfaite et intemporelle », sort des ateliers de Old England, dont j'ai ressenti la fermeture définitive, à Paris, comme un deuil.
La qualité du cachemire s'observe tout particulièrement par la variation des tons et la souplesse des fibres, phénomènes qu'on peut observer sur le document qui représente l'étreinte fougueuse entre Brando et Maria. On peut suivre la houle des muscles du dos de Brando, qui parcourt le tissus. Le cachemire, dans l'étreinte, c'est divin !

Nuagesneuf a dit…

"Le cachemire, dans l'étreinte, c'est divin !"

Oui ! le cachemire, dans l'étreinte sur le divan est divin !

Et je préfère le vin d'ici à l'au-delà, comme disait en "connoisseur" Pierre Dac, qui en connaissait un flacon.


Note : Oui, Old England a fermé définitivement. Nous avions créé et fabriqué pour ce magasin une gamme très exclusive de cintres haut de gamme en bois en parfaite adéquation avec l'ambiance si britannique de ce grand magasin...français. Cela dit pour l"anecdote.