mercredi 2 janvier 2013

Mes (A)vœux, 2 : Max, le berlinois chic et pince-sans-rire


En offrande de nouvel an, ce moment magnifique, esthétiquement parfait et musicalement accompli, à consommer lentement (je vous recommande la première chanson, suivi du commentaire de Max Raabe, qui fixe la silhouette du chanteur et donne l'allure générale du spectacle).
Au vrai, j'ignore combien de temps vous pourrez visionner ce concert de Max Raabe, que j'ai trouvé sur le site de la chaîne Arte, et qu'elle a diffusé dans la nuit de la Saint-Sylvestre. Si vous ne connaissez pas Max, ou si vous le connaissez peu, c'est l'occasion d'oser vous laisser séduire par ce très talentueux chanteur, dont je vous ai déjà parlé :  Dancing berlinois au Grand Rex. Pour en savoir plus sur ses prestigieux ancêtres, vous vous rendrez au Dancing berlinois (2) 

Si vous êtes déçu, je vous rembourse votre abonnement à ce blog ; si vous ne trouvez aucune grâce à ce personnage hors du commun, je ne vous adresse plus la parole. Et son orchestre est impeccable !
Et ne comptez pas sur moi pour vous donner une vidéo de Cali ou de Christophe Mae !



3 commentaires:

Anne a dit…

Mon (a)veu à moi:
Rien ne me bouleverse plus qu'un théâtre, où, au miracle de ce qui se donna sur scène s'ajoute le miracle moderne de l'extinction de tous les portables, de tous les clignotement d'écrans. Le théâtre, ce temple!...
C'est pourquoi je vous signale un livre qui rend compte de ce miracle, qui en dévoile la fragilité:
"Petites et grandes histoires d'un théâtre. La Madeleine, 2002-2012": Frédéric Franck fait l'histoire de sa direction, avec les choix, les ruses, (les compromis parfois), les angoisses qui ont permis à cette salle d'avoir une des plus exigeantes et des plus belles programmation qui soient. Il en reste le souvenir dans nos mémoires, et ce livre passionnant sur "les dessous".
Bonne année 2013!


Patrick Mandon a dit…

Anne,
Votre (A)vœu ne me surprend pas. Vous avez toujours manifesté une évidente ferveur pour le théâtre, une évidente curiosité pour la scène parisienne. Pour ma part, comme vous peut-être, je suis admiratif du courage et de la volonté que montrent les propriétaires de théâtres privés. Jean-Claude Camus, par exemple, a été le producteur de Johnny Halliday, il est à présent co-propriétaire de la Madeleine : il a certes gagné beaucoup d'argent avec le premier, espère-t-il en gagner autant avec le second ? Il est encore à Paris de très belle salles, et des directrices et des directeurs qui consentent à prendre tous les risques d'une programmation théâtrale, avec plus d'audace encore, me semble-t-til, que leurs homologues londoniens, alors que Londres fut naguère la capitale du spectacle privé. Oui, j'admire ces gens (à l'exception de Bernard Murat, directeur d'Edouard VII, dont j'exècre le goût, les mises en scène et tout le reste ! Il me rendrait antipathique mon cher Sacha Guitry, dont le théâtre, « démodé », doit être un peu maltraité, ou bien intelligemment interprété, à la manière de l'excellent, du subtil Jean-Laurent Cochet). Oui, j'envie les gens de spectacle, et j'aurais aimé administrer une salle. Mon modèle, en la matière, reste Jean Gabin, dans French Cancan, de Jean Renoir (1954). J'étais enfant, quand je vis ce film, je l'ai revu dix fois, vingt fois. J'enviais cet homme élégant, séduisant, sincère et sincèrement menteur, jamais dupe mais sans sécheresse de cœur. Sentimental sans excès, charmeur, se retirant du jeu de l'amour, car lui préférant l'illusion du spectacle et la préférant à la réalité du monde. À la fois magnifique et sobre, toujours impeccablement vêtu, homme à femmes, mais amoureux de leur univers, de leur beauté, de leur singularité, sincère dans l'instant, qui n'est jamais ici que pour être ailleurs, et homme affable, mais méfiant envers les hommes.
Tenez, cela me donne l'idée de vous donner un extrait de ce film !

Anne a dit…

Oui, j'ai la plus grande admiration pour qui prend la direction d'un théâtre privé: des fortunes peuvent s'y engloutir, et aussi, tant qu'à faire, pour Jean-Claude Camus : le Volpone de son début de saison était une réussite, un spectacle digne de cette si belle salle .
Frédéric Franck remarque qu'un théâtre privé est par essence un théâtre "sans public", car sans abonnement; il faut trouver pour chaque création un public nouveau. Seule exception, ajoute-t-il, avec peut-être un peu d'envie: "Édouard VII" et Bernard Murat, qui a un public acquis... Je n'y ai vu quant à moi que "Faisons un rêve", pour Arditi qui y était magistral, dans un excès peut-être un peu bateleur par rapport au subtil Cochet, que j'aime aussi fort...
Merci pour l'extrait du film de Renoir, cela me donne envie de le revoir. Gabin y préfère Maria Félix à Françoise Arnoul, mais le tourbillon du cancan interdit les larmes!