samedi 12 septembre 2009

La trace de Pol













Il est mort au mois de mai dernier. Les gazettes n'ont pas bronché, ou si peu. Ce n'était, après tout, qu'un belge brillant, aimant à la folie la littérature française, et «de droite» par surcroît. Il s'appelait Pol Vendromme. Il plaçait le style au-dessus de tout, qu'il voyait comme l'allure d'un écrivain, sa trace persistante dans l'air et le sable, où pourtant tout s'efface. L'expression «droite buissonnière» lui convient parfaitement ; il fut très proche de Dominique de Roux, un bretteur aux dons multiples, qui n'avait peur de rien et surtout pas d'être mal vu des nouveaux censeurs issus de Mai 68, qui allaient devenir grassouillets, autoritaires, cyniques et moralisateurs. De la droite, il avait la vivacité, la liberté de ton, l'arrogance amusée ; il pratiquait la fraternité des minoritaires, la solidarité des exclus. Mais il était vacciné contre les mauvais virus de sa vieille famille de pensée. Et puis, il ne portait pas d'œillères, ainsi a-t-il parlé avec ferveur de Roger Vailland. 
Voici les extraits d'un entretien, très lucide, qu'il accorda à la Revue célinienne, en 1979 :

[…]

- Dans l'avenir, l'œuvre de Céline ne risque-t-elle pas de devenir quelque peu hermétique, ou, en tout cas, difficile d'accès ? Pour comprendre et apprécier pleinement l'œuvre, il faut posséder la connaissance d'événements historiques guère répercutés dans les manuels scolaires (la collaboration, Sigmaringen, etc). De même, toutes les références que Céline fait dans ses derniers livres à l'actualité de l'époque ne risquent-elles pas d'entraver une bonne compréhension ?
À la limite, pour savourer pleinement Céline, il conviendra de le lire dans l'édition de la Pléiade. Assez paradoxalement, Céline risquerait de devenir difficile d'accès pour une autre raison que stylistique...

Les allusions à l'actualité de l'époque ne rendent pas une grande œuvre illisible. Sinon, il y a déjà longtemps que l'on aurait délaissé, par exemple, la correspondance de Voltaire ou Les Châtiments de Victor Hugo. Une grande œuvre romanesque existe par elle-même, indépendamment de l'anecdote qui l'a inspirée. Vous pouvez lire Saint-Simon ou le Léon Daudet des mémoires sans être un familier de la cour de Louis XIV ou des parlements de la troisième République. De même pour Céline : il importe peu de savoir qui était à Sigmaringen ; seuls comptent les portraits au fusain, l'intensité du regard du portraitiste, l'atmosphère d'apocalypse, le chaudron des sorcières.

[…]

- Dans une étude intitulée Les Romanciers de droite, vous mentionnez Céline. Ne pensez-vous pas que Céline échappe à ce type de classification ? Il me semble que l'on retrouve chez lui autant d'éléments pouvant le rattacher à la gauche qu'à la droite.
Dans 
Les beaux draps, il se déclare partisan d'un partage absolu des biens, avec une devise "l'égalitarisme ou la mort". Si l'on ajoute à cela ses invectives contre la famille, l'armée ou la religion, il me paraît difficile de le cataloguer une fois pour toutes à droite. Des arguments différents existant pour ne pouvoir non plus le cataloguer à gauche.

Paul Sérant notait : est de droite celui que la gauche a classé à droite. C'est dans ce sens-là que j'ai introduit Céline dans mon panorama. Mais il va de soi que le génie sauvage de Céline ne s'accommode pas de nos pauvres et insignifiantes étiquettes. Trop singulier, trop nihiliste pour qu'un parti organisé puisse s'accaparer de lui. L'individualisme forcené de Céline le protège des entreprises d'annexion ou de racolage de toutes les sectes.

- Céline était antisémite. Quelque séduisante que soit la thèse selon laquelle l'antisémitisme n'était pour lui qu'un jeu littéraire et le Juif un fantôme représentant non un être déterminé mais l'ensemble des terreurs et des obsessions de l'écrivain, il est impossible de l'accepter autrement que comme un simple élément d'appréciation." Cette opinion exprimée par Jacqueline Morand ¹ est assez en opposition avec votre interprétation des pamphlets. À la lumière des documents (lettres, etc.) qui sont apparus depuis la publication de votre livre, pensez-vous toujours pouvoir dire que les pamphlets ne constituent pas une œuvre antisémite (quand bien même ils ne seraient pas QUE cela et quand bien même la motivation serait entachée de noblesse, à savoir : empêcher à tout prix un nouveau conflit dans lequel son pays serait entraîné et dont il sortirait vaincu) ?

Je voulais faire entendre ceci : que le mot "Juif" chez Céline, comme plus tard le mot "Chinois", était l'expression des hantises et des terreurs d'un écrivain obsédé. Un peu comme le mot "imbécile" chez Bernanos. Ceci dit, il est indéniable qu'une passion antisémite, horrible et démentielle, habite les pamphlets. N'ayons pas peur des mots : il y a du fol chez Céline, avec les phobies d'un Français moyen de l'espèce la plus stupide et la plus hargneuse.

- Je me permettrai de vous soumettre une autre observation, celle exprimée par Jean-Louis Curtis : "À l'extrême gauche, on a toutes les peines du monde à reconnaître qu'il est un grand écrivain, malgré son hideux et stupide antisémitisme. À l'extrême droite, on voudrait le justifier de tout, y compris d'avoir été antisémite ; et c'est tout juste si on ne le fait pas passer pour un martyr. Des deux côtés, l'imposture est égale" ²
Partagez-vous cette opinion ?

Oui, je la partage. Il faut renvoyer dos à dos l'imposture de gauche et l'imposture de droite. Dans son dossier Belfond, Frédéric Vitoux ³ s'y est appliqué avec le plus rigoureux et le plus équitable des discernements. Il nous propose quelques pages de salubrité publique, au-delà des équivoques des propagandes et des routines de la haine.

(Entretien réalisé par Marc Laudelout)

Notes : (1) Jacqueline Morand. Les idées politiques de L.-F. Céline, Pichon & Durand-Auzias, 1972, p. 79. (2) Jean-Louis Curtis. Questions à la littérature, Éd. Stock, 1973, p. 112. (3) Frédéric Vitoux. Dossier Céline, Éd. Belfond, 1978.

Photographie : Pol Vendromme, Le bulletin célinien, DR

19 commentaires:

Anonyme a dit…

Cher Patrick, vous connaissez cette boutade de Blondin, ils nous qualifient d'écrivains de droite pour faire croire qu'il existe des écrivains de gauche ! En fait j'ai toujours du mal avec ces classifications rigides. Plus que les convictions et les engagements qui ont fait depuis deux siècles tant d'allers-retours entre la droite et la gauche, je placerais plutôt le curseur du côté du tempérament et de la sensibilité, d'une nostalgie des temps passés et des paradis perdus. Ainsi je mets Vailland et Aragon parmi les écrivains de droite au côté de mon cher Anouilh... et certainement pas Céline. Mettez sur le compte d'un an supplémentaire et la sénilité précoce qui menace ces divagations et n'en parlons plus !
Merci, multumesc pour ce bel article.

Eureka a dit…

Chère Nadia et Cher Patrick,

A mon sens, il n'y a pas d'auteur de droite ou de gauche. Chacun prend ce qu'il veut dans ce qu'il lit. Céline est certainement l'archétype de ce non-classement. On trouvera toujours quelque chose, que l'on soit de gauche ou de droite. De même qu'il n'existe pas de bon ou de mauvais auteurs, je crois qu'en fait il y a ceux qu'on aime (et qu'on relit souvent) et ceux que l'on n'aime pas. Ecrire un livre (bon ou mauvais) est un acte important où l'on donne un peu de soi-même. Ce qui serait un bon livre pour moi ne le sera pas forcément pour vous.
De plus, rien ne nous oblige à acheter un livre. Au fait, comment choisisez-vous vos futures lectures ?
En ce qui l'article, il est très intéressant et très pertinent.

Patrick Mandon a dit…

Nadia, Euréka, la notion de droite/gauche en littérature est-elle pertinente ? C'est une bonne question. Vous aurez remarqué que je n'ai attribué à la droite littéraire que des valeurs disons superficielles. Nadia me rejoint un peu en parlant de tempérament et de sensibilité. L'affaire est complexe. J'ai observé que les gens de gauche préféraient le style de droite. On s'accorde à dire que le style est une «qualité» de droite. Mais, évidemment, cela ne constitue pas une démonstration implacable. Je vous propose une discussion ouverte sur ce sujet.
Céline est-il un écrivain «de droite». Autre question pertinente. Nous ne parlons pas de l'homme, car la chose est entendue (voyez ce qu'en dit Pol Vendromme) ; de ce point de vue, Céline incarne la bêtise française. Mais l'écrivain, c'est une autre dimension. Il considère le genre humain, l'observe sans complaisance, mais avec une vraie attention aux plus faibles. Il est certes sans espoir, il ne suggère pas la substitution d'un mode de production à celui qui existe, afin d'améliorer la condition des exploités.
Mais, je sens que je deviens ennuyeux. À bientôt ! Une dernière chose : si l'art possède une dimension «morale», il ne saurait se contraindre à être «moralisateur».

nadia a dit…

Chers Patrick et Eurêka
Je vous avoue ma grande perplexité face à Céline. Je ne suis pas tout à fait dupe de moi-même, son antisémitisme viscéral m'indispose bien sûr. Mais je me suis efforcée de le mettre de côté et il ne suffit pas à expliquer mon malaise. La lecture de Céline m'est pénible. Il pourrait pourtant faire sienne cette phrase de Cioran qui est mon bréviaire " J'appelle simple d'esprit tout homme qui parle de la Vérité avec conviction". C'est aussi là que je place la différence entre écrivains de droite et de gauche. Mais cette haine que je sens affleurer chez Céline occulte le reste. Il me faudrait peut-être le relire.

Euréka a dit…

J'ai lu tous les romans de Céline. Je n'ai pas lu les pamphlets cités dans l'article (ma libraire risque d'être contente). Dire si l'Ecrivain est de gauche ou de droite est impossible. Je le considére plutôt comme un Ecrivain dans la mouvence du moment. On ne peut le comprendre réellement que si l'on connaît le contexte historique de l'époque.
Tous les enseignants (toute tendance confondue) préconisent la lecture de Céline et surtout le Voyage. Cela doit vouloir dire quelque chose.

Emilie aura peut-être un avis pertinent à nous donner sur la question.
Nadia, j'ai déjà lu deux fois les romans de Céline et moi aussi je suis mal à l'aise. Mais, il faut aller au delà des mots. Le style est extraordinaire. Et un écrivain sans style est-il un réel écrivain ?
A +

Corinne a dit…

Je n'ai jamais lu Céline, juste quelques bribes de sa biographie et quelques extraits. Il semblerait que sa grande déception amoureuse, Elisabeth Craig, soit pour beaucoup dans son antisémitisme absolument odieux et viscéral, la belle s'étant éprise d'un Juif, il a transformé son désespoir en haine. Mais il fallait que le terrain s'y prête pour que cette rage se déchaîne à ce point. Qu'on lui trouve du style, de la grâce, qu'on cherche à le réhabiliter aujourd'hui, ça me laisse perplexe, je trouve l'homme trop nauséabond.

Patrick Mandon a dit…

Corinne-au-beau-visage, hélas, je vais vous déplaire ! Je comprends fort bien votre point de vue. Il est fondé, légitime, mais il n'est pas… juste. L'art ne représente pas le bien, il ne veut que le beau. La littérature n'est pas une catégorie de la morale ordinaire, elle est l'expression d'une personnalité, de sa capricieuse parade dans le monde des vivants. Libre à vous, bien sûr, de ne pas aimer l'art de Céline, de prendre une distance critique avec son côté «chauffeur de taxi irrité». Mais il n'en reste pas moins vrai que Céline aura usé de l'ultime liberté du créateur : il a fondé un monde, qu'il a pourvu d'un langage. il a créé un univers, et il lui a donné ses codes d'interprétation. Avec cela, il faut tout prendre : le bon (les romans, les récits) et le pire. Céline exprime la putasserie française en particulier, et humaine en général, dans son art d'écrivain, mais également dans certaine partie privée de son existence. Au contraire de Drieu la Rochelle, qui ne fut jamais médiocre, il est fort possible que Céline ait eu un comportement détestable pendant la guerre. Cela, chère Corinne, n'abolit pas, à mes yeux, sa puissance d'écrivain. Il impose par le seul langage sa terrifiante fiction.
Je ne veux pas blesser votre mémoire, je ne cherche pas à le disculper. Je dis simplement que je le reconnais comme un écrivain majeur du temps de la littérature.
Je dis aussi que j'espère vivement que vous reviendrez ici.

Patrick Mandon a dit…

Corinne, encore une chose ; la «réhabilitation» de Céline n'est pas une entreprise récente. J'admets volontiers qu'elle vous soit odieuse, mais elle ne saurait appartenir à notre temps moralisateur. L'art a tout à perdre de ce qui s'est mis en branle depuis une vingtaine d'années. Le «continent» littéraire en est la première victime, la peinture suit, et la danse, et la musique. Les œuvres de l'esprit sont des tentatives désespérées de rompre avec l'ordre laïque ou, si vous préférez, «séculier» du monde.

Corinne a dit…

Je vous entends bien, Patrick, mais, quitte à ce que cela soit moi qui vous déplaise, vous me permettrez de ne pas vous suivre pour ce voyage-là. Faire le choix de l'esthétisme aussi "grand" soit-il quand il atteint ces sommets me donne le vertige. Que l'art soit une rupture, une ,réponse, une dénonciation et toujours une sublimation, je le conçois. Mais Céline dans ses idées antisémites et racistes, sa haine extra-ordinaire n'était pas en décalage avec son époque, bien au contraire, il était dans le vent. Le serait-il encore aujourd'hui ? C'est probable et c'est en cela que son "dépoussiérage" actuel me semble pour le moins douteux. Il est fort possible qu'il ait été un grand écrivain, un inventeur, un talent, comme "il est fort possible" aussi, vous le dites, "que Céline ait eu un comportement détestable pendant la guerre". Il n'était pas le seul, en cela il était même très conventionnel, pas de rupture chez Céline au contraire le reflet caricatural d'une époque. A tout prendre, je préfère tout laisser. Il est des séductions dangereuses.
Aimer Céline et le dire aujourd'hui n'est pas courageux, ni désespéré, ni en rupture avec cet ordre que vous dénoncez, c'est tout aussi conventionnel, cela s'inscrit exactement dans l'époque
où il est de bon ton d'afficher sa haine décomplexée de l'autre, de soi, de ses semblables. Je lirai donc le voyage, mais peut-être pas jusqu'au bout de la nuit, même accompagnée de votre belle lumière. J'y chercherai le "beau" que vous y voyez car il faut bien pardonner.

Euréka a dit…

Chère Corinne,
Céline est un homme complexe, insurportable et raciste. Mais l'écrivain, c'est plus compliqué. Ces idées transparaissent (chassez le naturel, il revient au galop). Il ne s'agit pas de le réhabiliter et de le faire entrer au Panthéon de l'Histoire. En revanche, au Panthéon de la Littérature pourquoi pas ? Je comprends parfaitement vos réticences, les ayant ressenties avant de le lire.
Maintenant, je ne pose plus la question, c'est un Grand de la littérature mais un petit homme.
Bonne lecture.

Patrick Mandon a dit…

Corinne, votre réponse est une sorte de questionnement, très subtil en vérité. Je ne peux répondre qu'avec mes gros sabots. D'abord, je redis que la littérature n'est pas, à mes yeux tout au moins, une catégorie de la morale ordinaire. Vous savez, dans ses activités privés, Voltaire était un voyou de salon. Ce que j'attends d'une œuvre, c'est qu'elle me prenne au col, qu'elle me saisisse, ou qu'elle m'enlève, qu'elle s'impose à moi par la féerie qu'elle déploie. Elle peut le faire sur le mode violent, par sa capacité à me révéler «l'enténèbrement» du monde. Mais elle peut aussi, sans m'y contraindre, me conduire au bord des failles que j'ignorais, ou que je ne voulais pas voir. La puissance de ricanement, d'«ironisation» du réel, si elle est maîtrisée, produit une fiction fascinante. Mais elle n'est pas le seul moyen. Je suis aussi sensible à la «tendre» fiction, aux sortilèges de ma chère Louise de Vilmorin, très éloignée de la brutalité de Céline.
Encore une chose : Céline ne s'est pas fait connaître par son antisémitisme ; cette maladie de l'esprit, dans son cas, s'est manifestée ultérieurement à sa gloire littéraire. Par ailleurs, si elle a pu, hélas, coïncider avec une tentation française, et dans les pires moments, sa résurgence actuelle est d'une autre nature.
Cela ne disculpe nullement l'individu, responsable de ses actes. En outre, songeons qu'il y eut peut-être, parmi les déportés, des lecteurs et admirateurs du Voyage au bout de la nuit…
Il est difficile de défendre ma position sans blesser la mémoire des uns et des autres. Je vous remercie, quoi qu'il en soit, de consentir à entendre mes arguments.

Patrick Mandon a dit…

«Vous savez, dans ses activités privés, Voltaire […]»
«[…]ses activités privées […]».
Quant à moi, je serai privé de dessert.

Corinne a dit…

Eurêka, Emilie, oublier l'homme et ne juger que l'oeuvre. Oui, évidemment, mais...(trois petits points qu'affectionne Céline).
Patrick, je me relis pour éviter les fôtes, mais à vous il sera pardonné car vous aimez ! On attend le dessert avec impatience, ne vous privez pas !

Jérôme Leroy a dit…

Allez, un peu de name-dropping: j'ai déjeuné une bonne demi douzaine de fois dans ma vie avec Pol Vandromme: chez Jean-Baptiste Baronian à Bruxelles, avec Tillinac à Paris, chez lui à Charleroi.
Le monde d'avant.
On devrait aussi retrouver deux ou trois papiers qu'il a consacrés à mes livres circa 90_94 et dont je suis fier comme Artaban

Patrick Mandon a dit…

Jérôme, vous êtes un homme heureux ! Je pense que, si ce grand critique avait la conversation de ses articles, vous avez dû passer avec lui des moments éblouissants. Figurez-vous que je ne l'ai même jamais rencontré, alors qu'il a joué un rôle important dans mes choix. Je n'ai fait que le croiser, une fois, chez un éditeur, il y a longtemps. Et puis, j'aimais sa liberté, son courage.
Je suis bien aise de l'avoir salué ici.

Anonyme a dit…

Et un heureux homme, quand vous reverrez Denis Tillinac, dites lui que la présidente d'honneur de son fan club réside de ce côté de la Manche et que je tannerai l'attachée culturelle jusqu'à ce qu'elle lui rende l'hommage solennel qu'il mérite. Et nous lui ferons visiter le Londres gaulliste secret !

Jérôme Leroy a dit…

Il est hélas devenu assez banalement sarkozyste, Denis T. On aurait pu l'espérer pourtant chez Dupont Aignan. Enfin, tout n'est pas perdu, puisque la Table Ronde est désormais dirigée par la délicieuse Alice Déon.
Pol Vandromme, ce que j'aimais, outre son goût pour la table, c'était cette absence totale de préjugé politique, sexuel, ethnique dès qu'il s'agissait de littérature. J'ai assez peu rencontré une telle tolérance dans "mon camp", à vrai dire

Anonyme a dit…

Je n'avais pas suivi cette ultime étape de l'évolution tillinaquienne. Je le pensais pourtant incompatible avec les rolex et le jogging. Sigh... Je remballe mon de Gaulle's tour. Nous nous passerons de lui.
L'absence de préjugés de quelque nature qu'ils soient, j'ai effectivement déjà lu cela sous votre plume.

Patrick Mandon a dit…

Jérôme, le «bon camp», c'est celui qu'on choisit, au final, en laissant agir sur soi l'effet subtil des pressentiments, des affinités, des impressions. Je ne connais plus que ce camp là, et n'en veut plus d'autre. Cela ne m'empêche nullement d'identifier la nature de l'air empuanti, quand il survient dans mon environnement. Ces derniers temps, je vous l'accorde, un vent mauvais le rabat constamment dans notre direction… Je tiens de mon père un nez assez fort, qui me permet de détecter rapidement les mauvaises odeurs et les gens qui se débarbouillent de sales idées.