dimanche 20 septembre 2009

Perdre le Nord





















Le jeune Dylan, Robert, est maigre comme un clou. Il chante d'une voix de nez, avec un accent du Minnesota corrigé par Greenwich Village. Il s'accompagne à la guitare, dont il fait rouler les accords sous ses doigts, et porte un curieux appareil qui tient son harmonica devant ses lèvres.
Au collège, la discipline est rude. Nous nous levons tôt, nous nous couchons tôt. Un groupuscule, «trois compères sous un révèrebère», tente de sortir du néant de l'adolescence. Pour cela, les insurgés silencieux font circuler des photographies lestes, des dessins cochons, et lisent des lettres d'amour dans les toilettes. Leur vie commence mal. Ils sont navrants, ils ne s'amélioreront pas. Ils introduisent en fraude des disques d'importation, qu'ils font jouer sur un appareil Teppaz, dissimulé dans le local des scouts. D'ailleurs, peu de temps après, Hugues Auffray, l'idole des feux de camp, donnera une superbe adaptation de The girl from the north country far. Et voilà comment trois petits bourgeois français, plus arrogants que la moyenne, s'imaginent qu'au bout de la route du Nord, une fille attend l'un d'eux…
The freewheelin's Bob Dylan est le deuxième disque du rénovateur de la folk music. Bobby encombrera la scène internationale avec le style «engagé» ou «concerné», et suscitera d'assommantes vocations. Mais il y avait cette voix dissonante, adorablement insupportable aux oreilles de nos ennemis. Voici sa version originale, puis en duo, avec un homme très honorable nommé Johnny Cash.









6 commentaires:

Anonyme a dit…

Je l'aimais tant que je m'étais jurée à moi même croix de bois, croix de fer d'appeler mon premier né Dylan... Dylan est resté dans les limbes, ce n'était pas ma meilleure idée de prénom, mais reste ce fabuleux chanteur. Une certaine Amérique.

Corinne a dit…

J'aimais comme tout le monde ou presque mais sans plus.. Je l'apprécie beaucoup mieux maintenant ! Mes premières idoles étaient Tom Jones (premier vynil acheté avec mes deniers, uniquement pour "What's new pussicat"), les Beatles, Pink Floyd, Jerry lee Lewis et Bill Haley.. :-)

Emilie a dit…

Alors là, Dylan me rappelle mes années-révolution, mais comme Corinne, j'adorais Tom Jones. Quant à Bill Haley, "Rock around the clock", j'ai dansé sur lui... des rocks quasi acrobatiques... de folie !!!!

Patrick Mandon a dit…

Si, un jour, nous organisons une «Tous les garçons surprise partie», Émilie me devra un rock acrobatique.

Anonyme a dit…

Oh oui, une sur pat ! (sorry, sorry, je n'ai pas pu résister)

Patrick Mandon a dit…

Une sur pat ! C'est assez «carambar» pour que j'aime beaucoup !